Culture en Marche

Selon les régions, le Congo est un pays de montagnes, de savanes, de forêts et de cours d’eau qui se prêtent à un tourisme vert et culturel.

Le tourisme vert (tourisme rural, agrotourisme, etc.) est un tourisme durable centré sur la découverte de la nature qui, dans bien des départements congolais, n’a pas encore été domptée. Cette forme de tourisme est l’occasion, pour le visiteur, d’être en prise directe avec les réalités de la ruralité où l’agriculture est pratiquée de façon artisanale mais aussi à plus grande échelle et mécanisée. La nourriture y est naturelle, « bio » pour les écologistes, et saine en raison du non recours, à grande échelle, d’engrais chimiques pour améliorer le rendement des sols cultivés.

Qu’il s’agisse de la Cuvette, entre Oyo et Boundji, de la Bouenza, du Niari, du Kouilou ou de la Sangha, de la Likouala, du Pool ou de la Lékoumou, le touriste se rendra compte, à travers les randonnées dans la forêt ou dans la savane et les visites de villages ou de grandes fermes mécanisées (agrotourisme), que la vie en milieu rural est aux antipodes de celle en milieu urbain où les habitudes de consommation tendent à s’aligner sur celles d’autres grandes villes d’Europe, d’Amérique ou d’Asie sous l’influence des programmes télévisés et de l’usage des réseaux sociaux via les smartphones très répandus en ville. En revanche, la mondialisation n’a pas encore eu les mêmes effets sur le quotidien des populations rurales. D’où l’intérêt du tourisme vert dans ces contrées.

Propices aux randonnées pédestres,aux balades en pirogue et aux excursions en voiture, le tourisme vert et l’agro-tourisme seront aussi l’occasion pour le visiteur de découvrir les traditions culturelles du pays

En effet, on ne peut mieux saisir les subtilités culturelles des différents peuples du Congo qu’après une immersion dans leur milieu. Tout porte à croire que, s’ils réalisent que le visiteur est là pour apprendre, les habitants de ces terroirs seraient disposés à parler de leurs coutumes, de leurs modes d’organisation sociale et de leurs rites traditionnels, qui remontent à la nuit des temps et qui se transmettent de génération en génération, à travers les contes et les légendes.On tend souvent à oublier qu’il y avait une vie et une organisation sociale spécifique dans toutes ces régions avant la colonisation française et qui perdure d’une manière ou d’une autre encore aujourd’hui.

Modes de vie ancestraux, traditions culturales, produits du terroir, cérémonies sociales ou rituelles, accompagnées de danse et de musique, seront autant de choses que découvrira le promeneur en visitant un village. Cette visite sera aussi l’occasion de goûter à la cuisine congolaise, à ses différentes recettes et leurs variantes. Car les spécialités culinaires varient d’un département à l’autre.

Le Congo, fort de son réseau routier de bonne qualité et de ses autres atouts, notamment la diversité de ses paysages, peut jouer la carte du tourisme vert avec succès et générer des revenus supplémentaires pour les territoires concernés.

Histoire et Mémoire

Le Congo a une carte à jouer dans le domaine du tourisme mémoriel qui connaît un regain d’intérêt dans le monde. Sa riche histoire se prête à cette activité touristique.

Le royaume de Loango, qui régna dans le sud du Congo, bâtit sa prospérité notamment sur la traite négrière qu’il pratiqua au profit d’Européens. Ce royaume, qui dépenda dans un premier temps du puissant royaume Kongo, s’en détacha progressivement à partir du XVIème siècle.

C’est sur la côte, dans le royaume de Loango, que se situait le terminus de la piste des caravanes qui aboutissait au Pool. Diverses marchandises, venant d’Europe, qui étaient échangées contre des produits du terroir congolais (ivoire, peaux d’animaux, etc.), circulaient sur cette piste. Les colis, portés à dos d’homme, pouvaient peser jusqu’à 30 kg. Le trajet à pied depuis le Pool pouvait prendre 40 jours.

À l’époque de la traite négrière, les esclaves étaient acheminés depuis le nord du Congo, par bateau puis par portage, par la piste des caravanes, avant d’être embarqués à Loango et expédiés vers les Amériques.

Les vestiges de ce royaume, qui amorça son déclin vers la fin

du 19 siècle, sont encore visibles aujourd’hui, notamment à Diosso (Kouilou) où le palais autrefois occupé par son roi a été transformé en musée.

Le royaume téké dont le siège se situe à Mbé, est un autre témoin du passé du Congo que l’on peut découvrir notamment dans le Poo, à Mbé, et dans les Plateaux.

Le village de Mbirou (à une dizaine de kilomètres en aval de Ouesso), où eut lieu une bataille féroce entre Allemands et Français en 1914, conviendrait également au tourisme de mémoire. Le monument commémoratif de cette bataille remportée par les Allemands a été rénové et inauguré en 2014. Curieusement, dans les cours d’histoire, les jeunes congolais n’apprennent pas cet événement qui montre pourtant qu’un morceau du territoire congolais fut au centre des rivalités entre deux ex-puissances coloniales qui tenaient à étendre leur influence en Afrique centrale.

Écotourisme, Le Fonds Bleu

La richesse de la faune et de la flore a amené les autorités du Congo, par ailleurs grand pays forestier, à aménager des aires protégées. Ainsi le Congo compte quatre parcs nationaux, plusieurs réserves et des sanctuaires de grands singes.

Ces derniers couvrent le pays du nord au sud et de l’est à l’ouest et constituent des endroits privilégiés pour observer la grande faune équatoriale.

Dans le Parc d’Odzala-Kokoua, situé dans le nord, on peut voir surtout des buffles et des éléphants de forêts, des singes , gorilles et chimpanzés.Notamment de nombreuses variétés d’antilopes : sitatungas, guibs harnachés, céphalophes, sylvicapres.

Dans le Nord du pays, le Parc National Nouabalé-Ndoki et la Réserve communautaire du Lac Télé abritent également une population significative d’éléphants de forêt, de gorilles, de chimpanzés, de lions de forêts, de buffles, de panthères, et plus de 300 espèces d’oiseaux et bien d’autres petits mammifères.

Dans la réserve Lésio-Louna/Léfini, vivent en liberté totale gorilles de plaine, antilopes, potamochères, hippopotames, etc. Dans le département du Kouilou, le Parc National de Conkouati-Douli, qui s’étale de l’océan aux Monts du Mayombe, est très riche en flore et en faune, notamment en éléphants de forêt, en chimpanzés et en gorilles, est sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’Unesco depuis le 12 juin 2008.

On aura également l’occasion d’apercevoir toutes sortes d’oiseaux aquatiques : aigles-pêcheurs, hérons, martins-pêcheurs au cours de la remontée des cours d’eau Congo, Oubangui, Alima,Niari et Sangha, mais aussi des hippopotames (vers Mossaka) et des crocodiles (vers Impfondo), plus discrets.