Monsieur le Préfet du Département de Brazzaville ; Monsieur le Député-Maire de la ville de Brazzaville ; Monsieur le Secrétaire général du Département de Brazzaville ;

Mesdames, et Messieurs,

Je vous remercie d’avoir répondu à mon invitation de ce jour. « La Marche vers le développement », programme de société du Président de la République, Son Excellence Monsieur Denis SASSOU N’GUESSO, mis en œuvre par le Premier Ministre Chef du Gouvernement dans l’optique de l’indispensable diversification de l’économie, donne une place importante aux secteurs du tourisme et des loisirs.

Après la visite de travail que j’ai effectuée dans le Département du Niari ainsi que la rencontre avec les opérateurs économiques du secteur de l’Hôtellerie, du Tourisme et des Loisirs de notre capitale, c’est maintenant au département de Brazzaville de bien vouloir m’accueillir.

Le Tourisme et les Loisirs ne peuvent se développer sans la participation des autres départements aux processus devant conduire aux activités liées à ce secteur. C’est ce caractère transversal qui motive cette rencontre de ce jour dont le but est d’échanger avec vous, afin que vous puissiez mieux appréhender les principaux axes de notre activité.

Tel est l’intérêt et j’oserais dire l’importance de la tâche qui est la mienne, à la tête du Ministère du Tourisme et des Loisirs, depuis un peu plus deux (2) mois. Comme vous le savez en effet, l’objectif assigné par le Chef de l’Etat au département qui est le mien est à la fois exaltant et exigeant, puisqu’il s’agit de participer de façon significative au PIB de notre pays à l’horizon de ce quinquennat.

Au cours des cinq années à venir, le Gouvernement, à travers le Ministèredu Tourisme et de Loisirs, envisage de mettre en place et de dérouler, de façon soutenue et durable, des politiques ambitieuses dans les deux secteurs qui sont sous mon autorité.

En effet, le développement des partenariats technico-financiers (Etat-privés) et l’implication de la coopération internationale, dans le cadre de l’approche participative, demeurent les facteurs de base à la portée du Gouvernement pour, à la fois :

– une meilleure exploitation des infrastructures touristiques et de loisirs publics par les opérateurs de tout type d’entreprises et une meilleure offre d’emplois, particulièrement jeunes, ainsi qu’une amélioration substantielle de la contribution de ces deux secteurs au renforcement du portefeuille public, avec pour objectif ambitieux d’atteindre les 10% du PIB en l’an 2021.

Par ailleurs, pour poser les bases du développement du tourisme et des loisirs, mon ministère a décidé de mettre en place, le plus rapidement possible :

– un guichet unique des systèmes du tourisme, de l’hôtellerie et des loisirs, avec à la clé la création d’une direction des systèmes d’information et de communication en son sein ;

– un mécanisme d’accompagnement technique et financier des initiatives privées de petite taille, particulièrement, dans les domaines du tourisme et des loisirs ;

– un pôle de communication et de marketing dédié au tourisme, aux loisirs et à la promotion de la destination Congo, ponctué par l’installation de bureaux d’information touristiques aux portes d’entrée du pays et par l’installation des sites internet du Ministère et de l’Office du

tourisme.

Concernant particulièrement le secteur du tourisme, l’action du Gouvernement va se focaliser sur la mise en œuvre de la politique de développement durable de l’industrie touristique récemment adoptée et dont le schéma directeur est en voie d’être appliqué.

Le diagnostic du secteur touristique dans notre pays, a permis de mettre en évidence des améliorations observées ces dernières années et de relever également les insuffisances multiformes dont souffre ce secteur.

Les atouts dont bénéficie le secteur du tourisme dans notre pays se présentent essentiellement comme suit :

– La richesse et la diversité des sites soutenus par leurs potentiels naturels et culturels, la renommée mondiale de certains d’entre eux, la densité et la diversité de la forêt équatoriale, l’envergure du fleuve Congo ;

– L’hospitalité des populations environnantes ;

– L’existence de plusieurs infrastructures de base,

attenantes aux sites ;

– L’implication progressive des investisseurs étrangers dans

les domaines de l’hôtellerie et de la restauration ;

– La perception du tourisme comme moyen de lutte contre l’exode rural par la création d’emplois et le développement

d’activités dérivées ;

– La position de carrefour dans la sous-région Afrique centrale.

Mais ces atouts ne sauraient masquer les nombreuses insuffisances que voici :

– l’inefficacité des prestations des acteurs du secteur due à

l’inorganisation, au manque de professionnalisme et à la

méconnaissance des sites ;

– l’inexistence d’un guidage professionnel organisé ;

– la faible valorisation et l’inexploitation des sites

touristiques existants ainsi que du potentiel éco touristique

du fleuve Congo et de ses principaux affluents ;

– le faible niveau de participation du tourisme dans la conservation du patrimoine historique national et dans

l’accroissement de la richesse nationale ;

– la pratique du braconnage d’occasion et l’absence d’un

parc zoologique digne de ce nom ;

– les insuffisances dans la législation et la réglementation

touristique ;

– la faible consommation des produits touristiques congolais

par les Congolais eux-mêmes.

La sous-exploitation du potentiel naturel et culturel de notre pays à des fins touristiques est évidente. Ces principales contraintes reposent sur des aspects d’ordre organisationnels, techniques, socio-économiques et financiers que le Gouvernement s’engage à résorber, car elles ont comme conséquences sur le secteur :

– la faible dynamique de l’activité touristique ;

– la mauvaise qualité des prestations de nombreux acteurs

locaux par rapport à leurs homologues des pays voisins ;

– l’insuffisante de la promotion de la destination Congo par

les tours opérateurs ;

– la prolifération d’agences de voyage clandestines ;

– et par voie de conséquence, la faible incidence de l’activité

touristique tant sur l’amélioration effective des conditions

de vie des populations que sur le revenu national.

 

Mesdames et messieurs,

Dans le cadre de sa politique de renouveau, le ministère a réparti le territoire national en trois (3) zones de développement touristique, à savoir :

– a-) La zone Nord

– b-) La zone Sud

– C-) La zone de Brazzaville et de ses environs.

Puisque nous sommes à Brazzaville, arrêtons nous y un instant :

La zone de Brazzaville et de ses environs, arrosée par un des plus grands fleuves du monde, concentre une multitude d’activités touristiques existantes ou potentielles qui, selon le développement futur de l’offre, peuvent se réaliser aussi bien sur terre que sur eau. Brazzaville n’est pas seulement une capitale en plein essor dans le secteur des arts et de la musique, c’est aussi la zone de développement touristique la plus développée en terme d’infrastructures, de potentialités, de diversités et d’impact social et c’est surtout de pôle culturel et historique du Congo.

DU 16 JUILLET 2016 À L’HÔTEL DE LA PRÉFECTURE DE BRAZZAVILLE

DU 16 JUILLET 2016 À L’HÔTEL DE LA PRÉFECTURE DE BRAZZAVILLE

La probabilité d’une croissance économique durable est aussi très élevée dans cette zone dont la particularité sera de répondre aux besoins du marché domestique, de la diaspora congolaise et de la clientèle haut de gamme des conférences et expositions. Elle devra jouer un rôle de hub pour les touristes voyageant dans les principales zones protégées du pays.

Les attractions « nature » dans cette zone ne manquent pas : la réserve naturelle de Lesio-Luna, les Cataractes de Brazzaville, l’Ile Faignond, les chutes de la Loufoulakari et le fleuve Congo.

On y note aussi des attractions culturelles fortes comme le Palais royal de Mbé, l’Ecole de peinture de Poto-Poto, le marché des artisans du Plateau, le mémorial Pierre Savorgnan de Brazza, la Basilique Sainte Anne, la Cathédrale Sacré-Cœur, l’Institut Français du Congo ou la Case de Gaulle.

Se greffent aussi en tant que véritables valeurs ajoutées de cette zone, toute une série de festivals locaux et internationaux parmi lesquels : le FESPAM, les Feux de Brazza, le BIECALE et bien sûr, la SAPE.

J’ajouterai qu’il y a deux semaines, j’ai effectué une mission de travail dans le district de l’île Mbamou afin d’y envisager la délocalisation de notre parc Zoologique en déshérence, dans le cadre d’un projet intégré avec construction d’un parc animalier, d’un centre aquatique et d’un site hôtelier. Le but étant de promouvoir en parallèle le tourisme fluvial.

La maîtrise du secteur des loisirs est une autre des obligations qui s’implosent au département qui m’a été confié. Soyez assurés que tous les moyens seront mis en œuvre pour déclencher une politique attrayante dans ce domaine.

Cette politique sera orientée, essentiellement, vers :

– la création d’industries de loisirs, pourvoyeuses d’emplois décents et durables, à travers l’organisation du service public de l’industrie des loisirs, la formalisation de la pratique des activités de loisirs et l’animation efficace des centres et parcs de loisirs existants ou à créer ;

– la généralisation de l’accès du plus grand nombre aux loisirs sains, à moindre coût et sécurisés ;

– la création de structures de formation qualifiante dans les métiers des loisirs.

J’ajouterai que, la création de trois grands parcs d’attraction a thèmes, de salles de loisirs en milieu hospitalier au profit des enfants et des personnes de troisième âge, des aires de loisirs dans les écoles maternelles ainsi que l’amélioration de l’organisation des colonies de vacances pour enfants, constituent quelques-unes des actions que le Gouvernement se propose de réaliser à très court terme dans le domaine de la politique des loisirs.

L’ensemble de ce programme, qui se focalise sur des méthodes participatives entre les acteurs que vous êtes et le ministère, dans le cadre d’une collaboration directe et franche, intègre parfaitement une notion de rupture avec les antivaleurs telles que prônée par son Excellence Monsieur le Président de la République.

J’entends ainsi inculquer au sein des équipes de mon ministère la culture d’entreprise et la gestion axée sur les résultats. J’entends aussi favoriser les carrières professionnelles des jeunes de mon ministère, dans le cadre des postes non pourvus à travers les douze (12) départements, mais aussi créer de nouveaux emplois pour des jeunes bilingues français-anglais dans les nouveaux bureaux d’information touristique. J’entends enfin assainir des pratiques pas toujours orthodoxes en rendant obligatoire le paiement des taxes hôtelières et touristiques de toute nature exclusivement par virement ou chèque bancaire.

Car c’est en s’appuyant sur une administration touristique et des loisirs saine, motivée et professionnelle que nous rendrons indispensable et incontournable la destination Congo.

Je vous remercie.